Auteur: de Vessaire, Mr.
Editeur: L'Archange Minotaure
Publication: 2003
ISBN: 978-2-914453-25-7
 
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Cette ébahissante parodie de la célèbre tragédie de Voltaire, Zaïre, attribuée à un ancien conseiller à la cour des monnaies de Lyon, s’écarte résolument de la bienséance érasmienne qu’encourageait l’ennuyeux Jean-Baptiste de la Salle, fondateur des frères des écoles chrétiennes. Qu’on en juge : la scène se passe dans les privés du sérail qui sont dans un cul-de-sac de Crotine, capitale du royaume d’étronie. Personnages : Cucumane, Puputant, Foirine, Merdedor, et toute une troupe de « pousse-culs » Ce texte, jamais réédité depuis plus de deux siècles, fait songer au cycle ubique d’Alfred Jarry.

Que cette parodie de Zaïre de Voltaire nous invite à reconnaître sous le nom de Cucumane, celui d’Orosmane et autres astuces du même tonneau, voilà qui nous divertit faiblement. Ce qui nous réjouit beaucoup plus, c’est de découvrir derrière le Caquire de Mr. de Vessaire, l’œuvre singulière d’un certain Bécombes, conseiller à la cour des monnaies de Lyon. Ce personnage en vue, préposé à l’or du trône ( !), se soulagea du sien pour publier, au su de tous, et par deux fois, un des plus extraordinaires délires scatologiques de l’histoire des littératures. Il ne dut guère être en odeur de sainteté auprès du Primat des Gaules, même si l’époque fut peu farouche en la matière.

Ce qui nous ébahit aujourd’hui c’est qu’une pareille « salauderie » ait pu être représentée, à ce qu’il paraît, sur des théâtres de société. Mais surtout, ce sont les correspondances avec l’œuvre ubique qui stupéfient. Caquire partage avec Ubu cette caractéristique à la fois logomachique et polysémique.

Rapprochement intempestif ? Nous invitons les fanatiques de Jarry à flairer la chose. Si l’auteur abuse de cette confusion banale de l’anal et du sexuel dont le fondement réside dans notre promiscuité corporelle, son génie, comme celui de Jarry, c’est de dilater ce fondement, Cloaca maxima, à la dimension « de l’éternelle imbécillité humaine, de l’éternelle luxure, de l’éternelle goinfrerie, de la bassesse de l’instinct érigée en tyrannie ; des pudeurs, des vertus, du patriotisme et de l’idéal des gens qui ont bien dîné ».

Extrait de la préface de Jean-Michel Cornu

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