Grégor reparaît prend le contre-pied des habitudes implicites par lesquelles est souvent abordée, dans la fiction littéraire, la place de celui qui prend la parole pour dire ce qu’il est ou n’est pas, ce qu’il veut être ou non, ce qu’il connaît de lui.

Au début de ce roman, le narrateur se souvient d’avoir été une sorte d’insecte. Titubant dans une maison vide, intrigué par de mystérieux bruits et indices, il cherche à comprendre sa métamorphose. Il découvre des émotions inconnues. Il nous révèle ses pensées les plus secrètes et décrit avec un souci infini du détail les différentes étapes de sa transformation. Des visions incroyables, des découvertes étranges. C'est une naissance lucide à l'autre être.

On pourrait croire que l’auteur a réécrit à l’envers La Métamorphose de Kafka. Mais en fait, il décrit à « l’endroit » le quotidien de la condition humaine, en détaillant sous une lumière clinique, et avec un humour glacé, les expériences élémentaires de la vie.