Incroyable renommée que celle du « bon roiHenri » et de sa poule au pot ! Sa légende, éclose au XVIIIe siècle, s’est épanouie sous la Restauration et la IIIe République. Aujourd’hui encore,Henri IV passe pour l’un de nos meilleurs souverains : tolérant, débonnaire, bienveillant… et séducteur.

La réalité est tout autre. Chroniques et archives dévoilent son égoïsme foncier et sa brutalité envers les femmes ; les fortunes dilapidées pour des maîtresses qu’il satisfaisait mal ; sa curieuse conception de l’éducation, en particulier du jeune Louis XIII ; sa dureté vis-à-vis du peuple, pressuré d’impôts et dont les révoltes furent réprimées dans le sang ; son opportunisme religieux et la paix civile achetée à grands frais, en soudoyant les princes…

Que dire enfin de sa politique extérieure, si agressive à l’égard des puissances catholiques : Henri IV ne s’apprêtait-il pas à embraser l’Europe – notamment pour récupérer la princesse de Condé qu’il convoitait – au moment où il mourut sous le couteau de Ravaillac ? Quatre siècles après l’assassinat d’Henri IV, le 14 mai 1610, Philippe Delorme, s’appuyant sur des témoignages d’époque, rétablit certaines vérités sur le « Vert-Galant » et sur son règne.