Ce n'est pas un livre d'histoire. C'est un roman. Mais quel roman ! Un livre indispensable à qui veut comprendre les troubles du 22 mai 1848 à Saint-Pierre.

Peu de romanciers créoles ont compris la Martinique du milieu du XIXe siècle autant que cet écrivain anglo-saxon. En deux petites années
passées dans ce pays, un demi-siècle à peine après la période qu'il évoque dans Youma, Lafcadio Hearn a su rendre mieux que n'importe
qui le charme incomparable de nos femmes autant que de nos paysages et pénétrer avec une inégalable empathie l'âme martiniquaise dans
ses recoins les plus secrets, dans toute sa complexité c'est-à-dire dans toutes ses contradictions.

Un livre à lire et à relire d'une traite. Sans perdre son temps à chercher des poux dans la tête de Lafcadio. Merci à Emile Désormeaux de
rééditer l'ouvrage devenu introuvable qu'il nous avait fait découvrir il y a quelques décennies déjà. Les lecteurs du début du vingt et
unième siècle qui en savent un tout petit peu plus aujourd'hui qu'il y a quarante ans sur la vie quotidienne à la Martinique au temps du 22
mai n'en apprécieront que mieux le talent de l'auteur de Youma, non inégal à celui de plusieurs.