Auteur: Lenau, Nikolaus
Editeur: Stalker éditeur
Publication: 2006
ISBN: 978-2-9526719-1-0
 
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C’est à son retour d’Amérique que Lenau entreprend d’écrire son Faust. Il pense que « (...) si Goethe a écrit Faust, il n’en a cependant pas le monopole (...) Faust appartient à l’humanité. »

En deux ans, et d’une façon assez entrecoupée, Lenau compose son Faust, dont la forme rappelle celle des grands poèmes de Byron : récit épique en vers, coupé de dialogues et de monologues, par épisodes séparés, simplement juxtaposés. À cette époque, il cherche un compromis entre la foi traditionnelle qui lui paraît intenable et un certain panthéisme appris chez Spinoza et chez Schelling. C’est en 1835 que son Faust paraît dans L’Almanach du Printemps puis chez Cotta à Stuttgart en 1836.

L’affabulation du Faust de Lenau est celle de tous les Faust : dégoût du savoir, pacte avec le diable, voyages, séjour à la cour des princes, débauches, mort et damnation. Reste que le Faust de Lenau est amer et révolté d’avance, sûr que l’on n’arrachera jamais leur secret à la plante, à la pierre, au réseau inextricable des nerfs et des veines dans le corps humain et c’est bien la brèche par laquelle Méphisto se chargera de son amertume et lui fera goûter les biens de la vie, tels que l’esprit réaliste se les représente :

« La moitié de ta vie est écoulée : tu l’as passée maussadement à des subtilités, à des études solitaires dans ton cabinet. Tu n’as rien produit, tu n’as goûté à rien, tu n’as pas encore tâté de la femme, ni étendu un ennemi dans son sang. Ce qu’il y a de meilleur dans la vie, tu as redouté d’y toucher. Car la suprême volupté pour l’homme consiste, dans l’amour, à créer un marmot ; dans la haine, à planter dans une poitrine humaine le poignard de la vengeance ; procréer par l’amour, tuer par la haine, voilà pour le cœur de l’homme le nord et le sud. Toutes les choses renfermées entre ces deux pôles ne sont que des germes qui n’osent se montrer, avortons du coup mortel ou de l’accouplement. Tu as été jusqu’à présent un sot et un timide : aussi voilà ce que je te propose. »

Telle est la doctrine du Diable. Faust avait demandé à « voir la vérité en face », mais cela ne suffit pas. Il faudra la vivre.

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