Editeur: Le Cri
Publication: 1993
ISBN: 978-2-87106-072-7
e-ISBN: 978-2-87106-901-0
Ah ! les somptueux mensonges ! a-t-on envie de s'écrier à la lecture de certains vers de ce poète féminin, dont les alexandrins (ceux du plein de sa "carrière") disent la coquetterie acérée, la faiblesse et l'avidité d'une de ces Femmes des longs matins qui fourbissent à l'aube leurs armes de chair, de dents et de velours et ouvrent, béants, de beaux pièges où les hommes tombent, tels des loups dans l'hiver. Cependant les chasseresses, quelque peu malhonnêtes, se font gibier à leur tour dans cette chasse de la vie et de l'amour selon Andrée Sodenkamp, et gémissent, à moins qu'elles ne rient ou ne prient dans La Fête debout. Ici - le lieu du poème - les draps reçoivent l'amour et la mort si on ne lève de leur lin frais de hautes nappes pour des banquets où les amants s'entredévorent en public. De l'incohérence des sentiments et des idées naît un monde, harmonieux comme un retable, enluminé comme un psautier, déchiré ça et là par des escapades heureuses, à peine rimées autour de soi-même. Alors vient le vent glacé de l'hiver, mais le feu couve encore et dévore de regrets la femme vieillie, toujours exigeante, preque muette pourtant devant la Momie, l'ultime témoin, la mort elle-même.
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