Auteur: Lorent, Richard
Editeur: Couleur livres
Publication: 2008
ISBN: 978-2-87003-492-7
e-ISBN: 978-2-87003-755-3
 
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Les électeurs de l’extrême droite sont les sacrifiés d’une époque, refusant leur abandon par une gauche en perte de repères. Il ne sert à rien, pour tenter de les détourner de leur option, d’opposer à ces électeurs l’appel au vote utile ou de les dissuader par l’effroi des conséquences possibles de leur acte. L’antifascisme contemporain fait fausse route en jouant de telles cartes.

Richard Lorent montre pourquoi. L’appel au vote utile est une supercherie qui profite au seul statu quo électoral. La tentative de dissuasion du vote frontiste par la peur d’un fascisme de retour fait de l’argument historique un simplisme.

L’attractivité revenue de l’extrême droite francophone signale autre chose : les dégâts d’une société de l’inégalité croissante, la misère à nouveau là, la précarité, le tout à l’ombre d’un système politique incapable de le saisir et de l’empêcher. Les suffrages donnés à l’extrême droite sont le thermomètre de cette réalité.

Cet essai montre aussi comment la logique interne de la démocratie conduit à la confiscation de son fonctionnement par le jeu des partis, réduisant le citoyen à n’être qu’un électeur invité au silence après avoir donné sa voix. Le discours vertueux sur le danger de l’extrême droite cache alors un danger bien plus grand : l’apolitisme grandissant. Aux élections législatives de 2007, il a conduit au refus de voter un million de personnes, dans notre pays.

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