Smartlibris : Les nouveautés : Klincksieck http://www.smartlibris.com <![CDATA[Histoire de Dieu : Iconographie chrétienne]]> http://www.smartlibris.com/book/88912744 Editeur : Klincksieck

Adolphe-Napoléon Didron (1806-1867) compte parmi les grands pionniers de l’archéologie médiévale en France. Ardent défenseur du patrimoine, rédacteur des premiers volumes du Bulletin archéologique, il fut aussi le fondateur des Annales archéologiques. À ces activités éditoriales s’ajoutent ses recherches sur le terrain, notamment à la cathédrale de Chartres et à Notre-Dame de Brou. Après un voyage en Grèce et dans l’Empire ottoman en 1839-1840 pour parfaire ses connaissances, il publie l’Histoire de Dieu en 1844.

Savant connaisseur de l’iconographie chrétienne, Didron a collecté dans cet ouvrage toutes les représentations connues de la Trinité, des personnes et des symboles qui lui sont associés, illustrés par des gravures sur bois. Il relève ainsi les spécificités de chaque époque, les variantes régionales et les évolutions historiques, qui trouvent leur source dans les doctrines diffusées par l’Église. Car, ici encore, Didron se montre pionnier en faisant appel aux textes sacrés pour donner sens aux motifs en eux-mêmes, mais aussi à leur proximité et à leur répartition dans l’espace. À une époque où, faute de savoir les lire, on prenait les scènes figurées des cathédrales pour des hiéroglyphes chrétiens, Didron a apporté une méthode de lecture pour identifier ces formes et les dater.

L’Histoire de Dieu offre ainsi bien davantage qu’une classification : fruit d’une démarche globalisante, elle met en relation toutes les facettes de la civilisation chrétienne, de l’écrit à l’image, depuis ses origines.

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2021-04-12T15:45:05.853
<![CDATA[Paradis perdu, forte récompense]]> http://www.smartlibris.com/book/88911111 Editeur : Klincksieck

Gustav Caroll pourrait, à vue de myope, être considéré comme le H. P. Lovecraft de la littérature urbaine. Ses visions, toutes issues d’un Paris quadrillé et parfois labyrinthique, paraissent extravagantes, comme infusées de magie noire et de rêves troubles. Or, tout ce qui est extrait de ce Paris gargouillant d’animaux et de végétaux, est rigoureusement vrai : du concert assourdissant d’aboiements de chiens recevant la bénédiction dans une église à l’inquiétant manoir aux cent cinquante chats fantomatiques.

Au sein de ce « Paradis perdu », ou « Enfer retrouvé » (question de tendresse envers les rats, les fourmis ou les renards), tout est étrange car tout est normal, c’est-à-dire quantifiable, visible, scientifiquement correct. L’image de la jungle urbaine, au sens propre et au sens actuel : rien ne dépasse, les souterrains n’existent pas, l’hygiène règle tous les problèmes. Non, Gustav Caroll a raison, c’est bien le paradis, et l’on peut affirmer candidement en refermant ces chroniques, que « tout est au mieux dans le meilleur des mondes possibles ».

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2021-03-08T13:19:00.110
<![CDATA[Esthétique 1958/59]]> http://www.smartlibris.com/book/88908693 Editeur : Klincksieck

L’art n’est pas, pour Adorno, un objet régional parmi d’autres mais, à l’égal de la philosophie, une pensée capable de se rapporter au vrai. Entre les années 1930 et 1968, le philosophe de Francfort a consacré six cours à l’esthétique, qui ont nourri son livre Théorie esthétique, paru à titre posthume. Chacun de ces cours avait sa cohérence propre, celui de 1958/59 a pour spécificité de porter l’accent sur la conception matérialiste de l’art, notamment à travers une analyse très singulière de l’oeuvre de John Cage. Reprenant des considérations qu’il avait déjà développées dans le champ de la musique, Adorno les réinscrit, grâce à ce cours, dans une élaboration théorique plus large. Certains concepts cruciaux de son esthétique — construction, expression, mimèsis, rapport de sens, beauté — sont explicités de la manière la plus rigoureuse et intégrés à une interrogation proprement philosophique de l’art, nommée « expérience ».

Ce cours, inédit en français, est une introduction critique à l’esthétique. Esthétique que le philosophe confronte inlassablement aux limitations caractéristiques des esthétiques de la réception. Introduction critique qui lui permet de déplacer ses propres réflexions pour faire apparaître la contradiction extrême d’un art en passe de devenir indifférent à la qualité sensible de l’esthétique.

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2021-01-15T13:00:29.020
<![CDATA[La Grèce hors d'elle et autres textes : Écrits 1973-2003]]> http://www.smartlibris.com/book/88908687 Editeur : Klincksieck

Cet ouvrage rassemble, selon un ordre strictement chronologique, cinquante-six articles écrits par Nicole Loraux entre 1973 et 2003. Il donne à lire le déploiement discontinu, expérimental, de réflexions lisibles sur le même plan que celui des livres publiés, et l’effet d’après-coup de ces derniers, leur reprise sur d’autres plans — toutes ces lignes dessinant ensemble la vaste cartographie d’une oeuvre très singulière.

L’article « La Grèce hors d’elle et autres textes », qui donne son titre à ce recueil, rappelle la méthode par laquelle Nicole Loraux n’a pas cessé, selon ses propres mots, de « trouver dans la Grèce (et en abondance) de quoi la faire sortir d’elle-même » en multipliant les stratégies comparatistes, les va-et-vient entre les champs disciplinaires les plus divers (philosophie, psychanalyse, ethnologie, philologie).

Il en résulte un parcours intellectuel où apparaît, dominante et continue, l’analyse du discours que la cité athénienne a construit à son propre sujet en même temps que s’approfondit l’éclairage du conflit (stasis) constitutif de la démocratie. Enfin, l’attention toujours plus soutenue à « l’opérateur féminin », compris comme facteur de subversion de l’ordre politique de la cité, dominé par le masculin, suscite une approche originale et novatrice de la tragédie. Nicole Loraux découvre la dimension « antipolitique » de l’espace tragique, qui permet aux voix exclues de la parole civique de se faire entendre.

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2021-01-15T13:00:21.800
<![CDATA[Mes favorites : Suivi de Sissinghurst, un poème]]> http://www.smartlibris.com/book/88902609 Editeur : Klincksieck

Quand Virginia Woolf, aussi fascinante et au venin aussi meurtrier que cette horreur, la vipère du Gabon (Bitis gabonica) la mord au cœur en lui disant qu’elle « écrit de l’extérieur », sous-entendu qu’il vaudrait mieux qu’elle fasse autre chose, Vita Sackville-West aurait pu répondre qu’elle, Virginia, ne connaissait rien au jardinage, occupation aussi meurtrière si on la conçoit comme un des Beaux-Arts. Elle ne le fit pas, sans doute parce qu’elle était trop blessée, trop généreuse et – même si c’est démodé – trop bien élevée pour faire ce genre de répartie.

Il suffit de lire ce petit livre, musical comme un jardin anglais, pour retrouver à la fois l’artiste et la jardinière, c’est-à-dire aussi bien des images de rêve que des conseils pratiques à toutes celles (tous ceux) qui ont, ou qui désirent avoir la main verte. Rimbaud le savait : « La main d’un maître anime le clavecin des prés » – P.R.

Vita Sackville-West
Vita Sackville-West (1910-1982) est une romancière et poète anglaise, à l'exubérance attachante. Mariée à un aristocrate anglais, Harold Nicolson, elle couvre leur jardin du hâteau de Sissinghurst d'une palette de tons mentholés et glacés, piqués de quelques couleurs franches. Amante de Virginia Woolf pendant une dizaine d'années, elle entretient avec cette dernière une correspondance prolifique et ombrageuse, qui intimidera quelque peu son goût pour la prose. Elle est pourtant l'auteur de romans reconnus, tels que All passion spent (1931) et The Edwardians (1930) ainsi que de recueils de poésie lauréats à deux reprises du prix Hawthornden (pour The Land et Collected poems). On retrouve dans Journal de mon jardin, une même aisance pour la prose que pour la poésie et une grande finesse dans la composition de ses descriptions, calquant le mouvement intime des plantes, en fuseau, en bouquet, ou en moutonnement.
 
Patrick Reumaux
Patrick Reumaux est mycologue mais également poète, romancier et traducteur.

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2020-09-21T12:30:18.810